Syndrome de Gilles de la Tourette : Quand le tic fait peur !

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est une maladie neurologique à composante génétique caractérisée par des tics involontaires, soudains, brefs et intermittents, se traduisant par des mouvements (tics moteurs) ou des vocalisations (tics sonores).

Le SGT se manifeste de façon très variable d’un individu à l’autre. Il débute généralement durant l’enfance avec l’apparition de tics qui peuvent passer inaperçus au début. Les instituteurs sont souvent les premières personnes à noter un comportement particulier chez les enfants atteints du SGT.

Les tics moteurs apparaissent les premiers et touchent généralement le visage, la tête et les épaules. Tous les tics ne sont pas développés chez une même personne.

Le stress, la fatigue, l’anxiété et les excitants augmentent l’intensité ou la fréquence des tics tandis que le sommeil, le plaisir sexuel, l’alcool ou des activités nécessitant de la concentration les diminuent.

Tics moteurs

Ils peuvent être simples ou complexes.

Les tics moteurs simples (impliquant un seul ou un petit groupe de muscles) se caractérisent par des mouvements soudains, rapides et sans signification :

clignement des yeux ;
haussement d’épaules ;
crispation de la bouche ;
secousse de la tête…

Les tics moteurs complexes sont des manifestations motrices plus coordonnées et plus compliquées et peuvent ressembler à des mouvements volontaires mais qui ne sont pas appropriés au contexte dans lequel ils sont réalisés :

toucher ;
sentir ;
frapper ;
gestes obscènes (copropraxie) ;
imitation des mouvements effectués par quelqu’un d’autre (échopraxie)...

Tics sonores

Il peuvent également être simples ou complexes.

Les tics sonores simples les plus fréquents sont des bruits émis par la bouche ou le nez :

reniflement ;
grognement ;
raclement de gorge ;
cris ;
rires involontaires ;
clappement avec la langue…

Les tics sonores complexes ont un sens linguistique et peuvent être :

la répétition de mots ou syllabes prononcées soit par la personne atteinte elle-même (palilalie), soit par quelqu’un d’autre (écholalie) ;
l’utilisation involontaire d’un langage grossier ou obscène (coprolalie).

Les formes plus sévères

Ces formes associent aux tics moteurs et sonores des troubles comportementaux variables tels que :

des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) qui sont plus fréquents chez les filles. Ils se manifestent d’abord comme une idée récurrente (obsession) qui mobilise l’esprit jusqu’à ce qu’une action (compulsion) soit entreprise dans le but d’y mettre fin. Ces préoccupations sont souvent associées à un besoin de perfection, à une recherche de symétrie.
les déficits d’attention, avec hyperactivité ou non, plus fréquents chez les garçons. Ces enfants-là ont du mal à rester concentrés longtemps ou à terminer ce qu’ils ont commencé, changeant d’humeur régulièrement et de façon imprévisible.
des crises de rage, l’enfant perd le contrôle de lui-même et s’en prend aux objets et souvent, il ne se souvient pas de ses actes juste après la crise.
les automutilations (se frapper, se cogner la tête, se précipiter volontairement vers un obstacle…).
des troubles oppositionnels (comportement d’opposition, de désobéissance, de provocation, des troubles anxieux, des troubles du sommeil…)
des troubles de l’apprentissage avec des problèmes d’écriture (dysgraphie) ou de lecture.