Surpoids et obésité : Situation de la commune d’Abobo en 2022 Santé publique

Surpoids et obésité : Situation de la commune d’Abobo en 2022

La surcharge pondérale, du fait de sa progression et de ces complications, est devenue un véritable problème de santé publique dans le monde entier. L’obésité est en train de prendre l’allure d’une véritable pandémie, ce qui explique qu’il est nécessaire d’étudier sa distribution dans les communautés afin de mettre en œuvre des actions permettant de lutter contre sa progression. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de mener une enquête dans un centre de santé dans la commune d’Abobo (Abidjan, Côte d’ivoire) afin d’étudier ce phénomène de surcharge pondérale.

L'objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du surpoids et de l'obésité chez les patients du CSU Com d'Aboboté et de décrire les facteurs associés à cette surcharge pondérale.

Résultats de l'enquête

Cette enquête conduite dans le centre de santé urbain à base communautaire (CSU Com) d’Aboboté (Abidjan, Côte d’Ivoire) a enregistré la participation de 414 personnes sur les 1 201 patients âgées de plus de 18 ans, soit 34% de personnes en surcharge pondérale ayant consulté dans le centre de santé et a donné les résultats suivants :

  • L’âge moyen était de 38,3 années ;
  • 82% étaient des femmes ;
  • plus de la moitié des participants était du secteur informel et du ménage (59,1%) ;
  • plus de la moitié des personnes interrogées avaient arrêté les études à l’école primaire (59,4%) ;
  • 27% des participants consommaient l’alcool ;
  • le poids moyen des participants à cette enquête était de 79,1 Kg avec une taille moyenne de 1,64 m ;
  • l’IMC moyen des personnes en surcharge pondérale était de 29,3 Kg/m2.

Comment comprendre ces résultats

Le poids moyen des personnes de sexe masculin (83,7 Kg) est significativement  plus élevé que celui des personnes de sexe féminin (78, 1 Kg) avec p = 0,001. Par contre l’IMC moyen des personnes de sexe féminin (29,6 Kg/m2) est significativement plus grand (p = 0,01) que celui des sujets de sexe masculin (28,4 Kg/m2).

Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les personnes de sexe féminin dans notre étude et généralement en Côte d’Ivoire sont de plus petite taille que les individus de sexe masculin.

Dans notre enquête la taille des participants de sexe masculin (1,72 m) est signicativement plus grande que celle des participantes de sexe féminin (1,62 m) avec p = 10-8.

La différence de poids moyen observée dans notre enquête, entre les consommateurs d’alcool (81,2 Kg) et les non consommateurs (78,3 Kg) est significative (p = 0,04).

Ce qui laisse comprendre que les consommateurs d’alcool s’exposent à une surcharge pondérale. Par contre on ne note pas de différence significative au niveau de l’IMC et les participants à notre étude sont tous en moyenne en surpoids (29,4 Kg/m2 en moyenne pour les consommateurs d’alcool contre 29,3 Kg/m2 pour les non consommateurs).

Plus de la moitié des personnes interrogées (59,4%) avait arrêté les études au niveau primaire.

Dans notre enquête la différence observée sur la valeur moyenne de l’indice de masse corporelle (IMC) entre les personnes ayant arrêté les études au niveau primaire et celles  ayant un niveau secondaire et supérieur n’était pas statistiquement significative (p = 0,07).

Ainsi, dans notre investigation, quoique les participants ayant un niveau d’étude primaire présentaient  en moyenne une obésité modérée (IMC = 30,4 Kg/m2) et que ceux ayant un niveau secondaire et supérieur étaient en surpoids (IMC = 28,8 Kg/m2), il ne semble pas avoir de relation entre le niveau d’étude et la surcharge pondérale.

-----------------------------------

Publié par :

 Dr AKE N'cho, MD, MPH

Contacts :

(+225) 07 48 344 589

dr_akencho@yahoo.fr

 

1 Commentaire
Aké SYLVAIN
il y a 2 ans
Quelles seront les solutions pour nous âgées de 40 /50 ans qui ne mangeons pas ces gens de nourriture et qui sont en surpoids ?
Laisser un commentaire