Amaigrissement par un effort sur le comportement …

Pour maintenir une perte de poids sur un long terme, il faut ajouter à la restriction alimentaire et l’augmentation de l’activité physique un changement de comportement compatible avec le maintien d’un poids stable.

Comportement et alimentation

Il est largement admis que des comportements alimentaires spécifiques sont favorables à une prise de poids pouvant rapidement conduire à l’obésité. Les restaurants, les fast-foods, les grandes portions de repas, la consommation de boissons à sucre ajouté, le grignotage, la prise de nourriture en regardant la télévision, l’hyperphagie nocturne, la consommation d’alcool et d’autres mauvais comportements alimentaires augmentent l’apport énergétique responsable de la surcharge pondérale.

Changement de comportement alimentaire

A l’inverse, la consommation d’aliments à faible densité énergétique, telles que les fruits et légumes, en diminuant l’apport calorifique de l’alimentation va fortement aider à maintenir ou à perdre du poids. Il est aussi admis que le fait de consommer régulièrement un petit-déjeuner sain est directement associé à l’équilibre énergétique et au contrôle pondéral.

Tous ces comportements étant à contrôle totalement volontaire, il est donc possible qu’une intervention puisse permettre leurs modifications afin de les mettre sur une voie favorable à une bonne santé.

Gestion comportementale

Les facteurs psychologiques conditionnant le comportement et le mode de vie influencent la perte de poids et surtout le maintien de cette perte pondérale au long cours. Une modification comportementale et un style de vie favorables au maintien d’une bonne santé doivent être inclus dans les stratégies de perte de poids des sujets obèses. La gestion comportementale comprend plusieurs techniques telles que :

• l'autosurveillance. Un journal peut être tenu pour mentionner le nombre de calories apportés par les rations alimentaires avec le relevé du poids du corps, les lieux de la prise aliment, etc. Ces informations permettent d’observer le comportement et l’habitude alimentaire afin d’éviter les situations favorisant une prise de poids ou une alimentation malsaine.

• la gestion du stress. Le stress est une réaction adaptative de l’organisme devant une situation à forte potentialité de changement. Et cette réaction physiologique d’adaptation peut passer, pour certaines personnes, par une prise alimentaire pouvant être compulsive. Il faut alors apprendre à reconnaître les situations potentiellement stressantes et mettre en place des stratégies pour gérer le stress autrement que par la prise alimentaire. Ces stratégies peuvent faire appel à la promenade, à la méditation, etc.

• le contrôle des stimuli. Il faut mettre en place toutes les stratégies pour lutter contre tous les stimuli susceptibles de déclencher un comportement alimentaire néfaste pour la santé en identifiant les obstacles à une alimentation saine et à un mode de vie actif. Ces stratégies peuvent consister à éviter de se rendre dans les fast-foods ou d’avoir des sucreries à la maison. Pour développer un mode de vie actif, il est bien d’adopter un passe-temps plutôt actif comme le jardinage, marcher d’avantage, prendre les escaliers régulièrement…

• les techniques de renforcement. Les techniques de renforcement dans la gestion comportementale chez le sujet en surcharge pondérale doivent permettre de promouvoir un comportement favorable à une perte de poids et à son maintien sur le long temps.

• la résolution de problèmes. Elle consiste à vite reconnaître et planifier les situations les plus probables de conduire à une alimentation favorable à la prise de poids ou à une réduction des occasions de pratiquer une activité physique.

• le contrôle des émotions à effets négatifs. La peur, la colère et la tristesse sont des états émotionnels à effet négatif tout comme la honte qui est particulièrement présente chez le sujet en surcharge pondérale. Ces émotions doivent être contrôler afin de limiter leurs effets négatifs sur la perte de poids. Par exemple, certaines personnes ont honte de pratiquer une activité physique…

• la récompense des changements de comportement. L’attribution de récompenses, autre que de la nourriture, pour des comportements ayant contribué à une perte de poids ou à la conservation d’un poids compatible avec une bonne santé, permet de maintenir motivé le sujet obèse dans le processus de perte de poids.

• la restructuration cognitive. C’est un ensemble de techniques utilisées pour repérer et modifier des pensées négatives dysfonctionnelles liées à des distorsions cognitives. L’idée ici est de s’attaquer aux schémas cognitifs, aux mauvaises croyances pour tenter de les modifier ou les assouplir afin de réduire l’impact des styles de pensée inutiles sur le bien-être.

• le soutien social. C’est l’aide d’une personne ou d’une communauté à une autre personne ou à une autre communauté confrontée à un problème ou à un défi, tel que comment arriver à manger plus sainement. Le soutien vise la résolution du problème ou au moins tente de soulager le stress qui lui est associé. Le soutien social provient principalement des proches, de la famille et des amis.

• la formation à la prévention des rechutes. C’est une approche thérapeutique qui vise le maintien à long terme des changements de comportement obtenus.

Plusieurs études s’accordent pour dire que les données sur l'efficacité de la gestion comportementale dans le traitement de l’obésité menés dans des contextes contrôlés montrent que les pertes pondérales atteignent en moyenne près de 9% dans les essais d'une durée de 20 semaines.

Les résultats du suivi prolongé de l’étude finlandaise sur la prévention du diabète chez des obèses a montré que le changement du mode de vie permettait une réduction de 58% de l’incidence du diabète.

Toutefois, le traitement de l’obésité par l’approche basée sur les changements comportementaux doit associer toutes les autres méthodes, à savoir la restriction calorique de l’apport alimentaire, l’augmentation de l’activité physique, l’usage des médicaments et si nécessaire la chirurgie bariatrique.

Bonne chance à tous...

Publié par :

Dr AKE N'cho, MD, MPH

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