Alcool : Boire ou ne pas boire, telle est la question ! Bon à savoir

Alcool : Boire ou ne pas boire, telle est la question !

Le secteur des boissons alcoolisées représente un pan important de l’économie dans un grand nombre de pays, car il reste une source de centaines de milliers d’emplois et apporte aux finances publiques des recettes fiscales non négligeables. Mais la consommation d’alcool coûte plus aux États qu’elle ne leur rapporte, en démontrent les énormes dépenses pour le système de santé, les nombreux accidents mortels de la route, les problèmes familiaux, le coût de la prévention et de la répression, l’absentéisme, les nombreuses pertes de vie… Et ce sont des choses bien connues de tous.

La consommation d’alcool, dans certains pays, fait partie intégrante de la vie sociale. Elle est considérée par de nombreuses personnes comme un symbole de leur gastronomie et comme un héritage culturel, avec le rayonnement international des vins français comme exemple. Il y a donc des difficultés pour réellement lutter contre la consommation de l’alcool car ce produit fait partie de notre quotidien et a une ancienneté millénaire. 

Historicité de l’alcool

Découverte de l’alcool

Les hommes ont probablement découvert les effets de l’alcool en mangeant des fruits fermentés. Des découvertes archéologiques indiquent que l’on a commencé à fabriquer de l’alcool il y a plusieurs milliers d’années, à l’apparition de l’agriculture. En Chine, il semblerait que l’on ait commencé, au Mésolithique (10 000 et 5 000 ans avant J.-C.), à fabriquer une sorte de bière à partir de riz, de miel et de fruits.

L’alcool en Egypte et dans l’Antiquité

  • Produit d’agrément et aliment. La production d’alcool dépendait beaucoup de la quantité de nourriture disponible et était ainsi souvent réservée aux gens riches, mais aussi aux pauvres en remplacement de la nourriture si sa quantité était suffisante.

 

  • Préoccupations sanitaires et sociales. Dans l’ancienne Egypte déjà, des mises en garde contre l’ivresse et des critiques portant sur les conséquences de la consommation d’alcool étaient formulées. Les adolescents et les jeunes adultes avaient l’interdiction d’en boire ou étaient incités à en consommer avec modération.

 

  • Mystique et élargissement de la conscience. Dans l’Antiquité, du fait que l’on ne comprenait pas ce qui provoquait l’ivresse, les boissons alcooliques avaient un aspect mystique. En conséquence, on consommait souvent de l’alcool au cours de cérémonies rituelles et religieuses.

L’alcool au Moyen Age

  • L’ivresse comme un vice. Au Moyen Age, les manifestations de l’ivresse ont perdu leur signification mystique pour devenir des orgies sauvages (débauche sexuelle et à plusieurs). La Noblesse et l’Eglise ont alors encouragé le peuple à renoncer aux beuveries et à consommer l’alcool avec modération. L’ivresse alcoolique sera alors considérée comme un vice païen, sanctionnée parfois par de lourdes peines, ce qui ne l’empêchait pas d’être fréquente. Le peuple lui-même jetait l’opprobre sur une personne qui succombait à la tentation de l’ivresse.

 

  • De l’alcool à la place de l’eau. A cette époque, l’utilisation de l’alcool comme boisson courante n’a cessé d’augmenter en raison de la mauvaise qualité de l’eau. L’eau moyenâgeuse était alors considérée comme dangereuse pour la santé et les gens, qui pouvaient se le permettre, buvaient des boissons alcooliques à sa place.

 

  • Alcool : eau-de-vie. A la fin du 15ème siècle, l’alcool distillé était considéré comme un remède et un fortifiant précieux, vendu exclusivement en pharmacie, auprès des riches citadins.

Temps modernes

  • Nouvelles boissons. De nouvelles boissons chaudes sont apparues au 17ème siècle, comme le café, le thé et le cacao, ce qui a fait baisser la consommation de boissons alcooliques.

 

  • Progrès techniques. C’est au début du 18ème siècle que les spiritueux ont commencé à poser un problème social grave. L’amélioration des techniques de distillation et l’accroissement de la productivité agricole ont permis d’en faire des biens de consommation courants. Beaucoup de gens ont de plus en plus eu recours à l’alcool pour supporter des conditions de travail et de vie difficiles. Et ce sont les dommages des spiritueux qui ont permis, au 19ème siècle, l’apparition dans la littérature médicale de termes tels que la dipsomanie ou l’alcoolisme.

 

  • La prohibition aux Etats-Unis. Durant le 19ème siècle, aux Etats-Unis, l’alcool a été considéré comme responsable de problèmes économiques et sociaux comme la pauvreté, la criminalité, les logements insalubres et les familles brisées. Durant la prohibition de 1920, la fabrication et la vente d’alcool étaient interdites mais pas la consommation. Ainsi, le trafic illégal d’alcool a augmenté et la consommation a suivi.

Les diverses cultures de l’alcool de nos jours

De tout temps, la consommation d’alcool a été marquée par des différences culturelles. Aujourd’hui encore, la place de l’alcool varie d’un pays et d’une société à l’autre.

  • Cultures de l’abstinence : dans les sociétés strictement islamistes, bouddhistes et hindouistes, la consommation d’alcool est en principe interdite.

 

  • Cultures ambivalentes : dans les pays nordiques, au Canada et aux Etats-Unis, la consommation d’alcool est certes autorisée, mais pas souhaitée.

 

  • Cultures permissives : dans des pays comme l’Italie et l’Espagne en revanche, on considère comme normal de boire régulièrement du vin durant les repas.

 

  • Cultures permissives dysfonctionnelles : dans les pays d’Europe de l’Est, la consommation importante d’alcool et l’ivresse sont plutôt bien acceptées. Pourtant, on y manifeste également peu de compréhension face à leurs conséquences sociales et sanitaires.

Dans quelle culture d’alcool se trouve votre pays ???

Souvent, les règles sociales appliquées dans la pratique, concernant la consommation d’alcool, ne correspondent pas exactement à cette typologie des cultures.

Ainsi, un pays dit de culture d’abstinence, où l’alcool est donc strictement interdit, pourra paradoxalement regorger de nombreux grands alcooliques chroniques.

Maintenant que nous sommes devant les fêtes :

Boire ou ne pas boire, telle sera la question !

Restons sobrement en bonne santé, merci !

Publié par :

Dr AKE N'cho, MD, MPH

(+225) 01 03 48 7555 / 07 48 344 589

dr_akencho@yahoo.fr

 

1 Commentaire
Séry Moussé
il y a 11 mois
Très beau texte de culture.
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